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Gilbert Simondon : Imagination et invention (1965-1966) (PUF, 2014)
Présentation de l'éditeur
L’image mentale est comme un sous-ensemble relativement indépendant à l’intérieur de l’être vivant sujet. À sa naissance, l’image est un faisceau de tendances motrices, anticipation à long terme de l’expérience de l’objet ; au cours de l’interaction entre l’organisme et le milieu, elle devient système d’accueil des signaux incidents et permet à l’activité perceptivo-motrice de s’exercer selon un mode progressif. Enfin, lorsque le sujet est à nouveau séparé de l’objet, l’image, enrichie des apports cognitifs et intégrant la résonance affectivo-émotive de l’expérience, devient symbole. De l’univers de symboles intérieurement organisé, tendant à la saturation, peut surgir l’invention qui est la mise en jeu d’un système dimensionnel plus puissant, capable d’intégrer plus d’images complètes selon le mode de la compatibilité synergique. Après l’invention, le cycle recommence par une nouvelle anticipation de la rencontre de l’objet, qui peut être sa production. Imagination reproductrice et invention ne sont plus considérées comme des réalités séparées ni des termes opposés, mais des phases successives d’un unique processus de genèse.
Gilbert Simondon (1924-1989) était normalien et agrégé de philosophie. Il fut professeur de philosophie au lycée de Tours, puis de psychologie à la faculté de Poitiers, à la Sorbonne et, enfin, à Paris-Descartes. Il est notamment l’auteur de deux thèses célèbres soutenues en 1958 : Du mode d’existence des objets techniques et L’Individuation à la lumière des notions de forme et d’information.
Sommaire
Introduction
A – L’image comme réalité intermédiaire entre objet et sujet, concret et abstrait, passé et avenir
B – Hypothèse du dynamisme génétique de l’image ; phases et niveaux
C – Champs d’application de la notion de cycle génétique de l’image ; l’image à l’extérieur de l’individu
Première partie – Contenu moteur des images ; l’image avant l’expérience de l’objet
A – Données biologiques ; comment la motricité précède la sensorialité
B – Les images dans les états d’attente et d’anticipation
C – L’intuition comme image a priori pure, principe de connaissance réflexive
Deuxième partie – Contenu cognitif des images ; image et perception
A – Données biologiques sur les fonctions perceptives
B – Rôle de l’image intra-perceptive dans la prise d’information
C – L’image intra-perceptive dans la perception des formes ; images géométriques
Troisième partie – Contenu affectivo-émotif des images
A – Niveau des conditionnements
B – Niveau des processus psychiques : l’image mentale, le symbole
C – L’imaginaire comme monde organisé ; voults et objets symboles
Quatrième partie – L’invention
A – L’invention élémentaire ; rôle de l’activité libre dans la découverte des médiations
B – L’invention portant sur les signes et les symboles
C – L’invention comme production d’un objet créé ou d’une œuvre
Conclusion
Notes de Dany Orler
Dans la présentation du cours de Simondon, Jean-Yves Chateau fournit le lien avec les autres cours de Simondon et de Juliette Favez-Boutonier. La note p.XII cite quelques auteurs de l'imagination : Taine, Ribot, Bergson et Sartre (celui-ci n'ayant pas compris celui-là).
Simondon ne commence pas par des définitions, soulignant au contraire les problèmes qu'elles posent (p.XV).
Simondon s'oppose à Sartre en liant intimement perception et imagination (objet du cours précédent) (p.XVII).
Simondon rejoint Bergson sur l'extériorité de l'image (p.XX)
- (voir la note 1 sur l'image comme intermédiaire).
Chateau rapproche les idées de Bachelard de celles de Simondon qui ne fait que recommander son œuvre sans la commenter (p.XXI-XXII).