Doc:Ekphrasis

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Philostrate

Philostrate (préface de Pierre Hadot, traduit par Auguste Bougot, révisé et annoté par François Lissarrague) : La galerie des tableaux (Les Belles Lettres, 2004).

Philostrate, rhéteur du second siècle de notre ère, surtout connu pour sa Vie d'Apollonios de Tyane, décrit ici soixante-cinq tableaux — réels ou fictifs ? — suivant un genre littéraire ancien nommé ekphrasis consistant à décrire précisément les motifs d'un objet comme le fait Homère pour le bouclier d'Achille dans l'Iliade chant XVIII :
Il fabriqua d'abord un bouclier grand et fort, à cinq épaisseurs. Il mit autour une bordure étincelante. Pour le décorer, il y représenta la terre, le ciel et la mer, le soleil, la lune et les étoiles. Il y avait une ville paisible, dont le peuple dansait et chantait, et une ville assiégée. Il y avait une terre labourée, un champ moissonné, une vigne, un troupeau paissant le long d'un fleuve. Et, sur l'extrême bord du bouclier, coulait le fleuve Océan.
Pierre Hadot explique : « l'auditeur de Philostrate est invité par lui à mettre en œuvre son imagination pour retrouver, par l'intermédiaire du tableau, l'émotion que provequerait la réalité elle-même. Par cette éducation de l'imagination, on apprend à percevoir l'invisible dans le visible, les états d'âme qui s'expriment dans le visage, le déroulement de l'action dans lequel s'insère l'instant choisi par le peintre, les paroles prononcées par les personnages, les odeurs et les parfums qui se dégagent des objets ».

L'ekphrasis crée un lien entre l'art de peindre et celui d'écrire, rendant le regardeur artiste à son tour.

Voir aussi

Pascal Noir : L’Ekphrasis : modes et fonctions dans la littérature du XIXe siècle (Université de Nancy II)

http://enssibal.enssib.fr/bibliotheque/documents/dessid/rrbeck.pdf