Bib:Platon et l'utopie : L'être et l'existence

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Jean-Yves Lacroix : Platon et l'utopie : L'être et l'existence (Vrin, 2014)

Sommaire

Atopie et Utopie

Le statut de la transcendance est la clef de ce rapport ambivalent de la philosophie de Platon à l'utopie. Notre dernier chapitre en examinera spécialement les enjeux propres, de l'idéalisme qui en est l'expression immédiate, de sa possible fonction matérialiste utopique, et de ses sens religieux différents, voire opposés. Ce principe de la transcendance est donc notre point constant de référence pour ce qui suit. Il justifie que nous choisissions de commencer cette étude par l'examen de la valeur utopique de l'« atopie » socratique. (p.11)

L’atopie socratique

Quel ailleurs ?

Le « voyage »

Socrate est ἄτοπος (atopos) : insaisissable, indéfinissable, ailleurs, « celui qui ne suit pas les sentiers battus » ; « on ne sait où loger un pareil être ».

L'atopicité du philosophe est dans cette tension entre deux contraires, entre deux spatialités antithétiques. (p.23, citation de François Makowski in Où est Socrate ? L'aporie de l'atopicité chez Platon)
D’un utopisme socratique aux utopismes platoniciens

Socrate philosophos, Platon sophos ?

Utopismes pythagoriciens ?

La sophia comme le savoir de ce qu’il importe de savoir

Écrit atopique et écrit utopique

Quelle critique platonicienne de l’écrit ?

« Convient-il d’écrire ? »

Utopie et ésotérisme

La vérité par les Dialogues : εἰρωυεἶα et ἒλεγχος

εἰρωυεἶα : eiroyeía : érythème
ἒλεγχος : élegkhos : Argument pour réfuter

Les mots et les choses

L’écriture utopique

La représentation de la représentation

L’imagination détaillante

Le style utopique : dialogue et mensonge

Écriture oblique et enseignement platonicien.

Penser l’existence humaine dans sa vérité

Penser tout ce qui existe dans sa vérité

Penser le bon chemin humain

L'utopie de ce qui est vraiment ?

L’exigence platonicienne de l’être n’est pas utopique

Être, essence, existence et devenir

De l’existence qui devient à l’essence qui demeure

Le progrès inhérent à l’essence utopique

Sensible et intelligible

Une distinction non-utopique

« Monde sensible » et « monde intelligible »

La Nature, les essences, les Formes et les Idées

Formes et Idées

Formes et essences

De la Nature à la nature d’une chose

Existence, non-être et illimité

Le Non-être, L’Autre, et l’existence

Il n’est pas d’être que comme Forme

L’être comme puissance de communication

Le non-être comme négation et comme contraire

Une Forme du Non-être

L’existence et l’illimité

L’être n’est pas l’illimité

Les genres de ce qui existe

Les Formes de la Limite et de l’Illimité

La limite, la mesure, la valeur

Système et limite

Utopie, idée et idéal

De l’Idée à l’Idéal

Utopie est-elle un idéal ? Le sens d’un idéal platonicien

Utopismes platoniciens ?

La vérité de l’État grec classique ?

La fiction pour la vérité de la cité des hommes sur terre

Δόγος ou μυθος ?

logos ou mythos

La possibilité de la vraie cité

Conditions de réalisation de la vraie cité

L’essence de la vraie cité : l’unité par la justice

Des conditions internes à l’essence

Premières conditions

Le gouvernement des philosophes

L’utopie du gouvernement des philosophes ?

L’amour de la vérité pour le pouvoir légitime

Les faits contre le droit ?

Acceptation populaire, expérience et bon naturel

De l’essence à l’existence

L’indétermination de l’existence effective

S’en remettre seulement à la chance ou à l’inspiration divine ?

Modalités envisageables d’effectuation

La participation

La participation et la causalité

Degrés de participation

De la République aux Lois, une même leçon

Modèles historiques contre νοητός τόπος

νοητός τόπος = irréfléchi lieu (?) ou lieu intelligent (?)

Pour l’existence effective de la vraie cité : réformer ou « nettoyer la tablette » ?

La possibilité réformiste

« Nettoyer la tablette »

La réforme contre l’utopie ?

Correspondances utopiques : révolution, réformisme et colonisation

Révolutionnarisme ou réformisme utopique ?

Références platoniciennes de l’utopie

De la participation platonicienne à la représentation utopique

Penser l’existence en elle-même, malgré tout ?

Utopismes de l'existence

Le mythe philosophique

Le mythe et la réalité

Penser l’existence : de la vérité à la vraisemblance

L’être de l’image

Valeur du mythe, valeur de la poésie

Pour un mythe philosophique

Rêver le réel ?

Le nécessaire contrôle philosophique

Utopisme du rire ?

Utopisme du mensonge ?

Mythes de l’existence

La χώρα

χώρα, khốra : pays, lieu habité, État.

Le « troisième genre d’être »

Matière, cèra et existence

Existence et degrés de persuasion

Le Phédon et la véritable Terre

Le Critias et la véritable cité

Vérités ontologiques et vérité historique

Le désir de la vie

Athènes, Atlantide et utopie

Athènes il y a 9 000 ans

Une image infidèle ?

Un gouvernement humain des « affaires humaines »

Du mythe au roman historique ?

De l’histoire à l’imaginaire

Références historiques

Réceptions imaginaires

Imaginaire, histoire et philosophie

Une allégorie ?

Utopismes et utopie

La victoire de la Limite sur l’Illimité

Mesure et juste mesure platonicienne.

Mesures utopiques

Images de l’informe

Terre, existence et utopie

Terre humaine, terre utopique

Le non-platonisme de l’ontologie utopique .

Transcendance et immanence

L’utopie pour l’au-delà ?

« Utopie matricielle » ou auto-production matérielle ?

L’utopisme d’un « platonisme chrétien » ?

Des Dialogues à l’Utopie par le « platonisme chrétien » ?

Des dieux, de l’être et des hommes dans les Dialogues

Que savoir des dieux ?

Subversion de la tradition

Les dieux de Platon

Des dieux aux hommes. La différence utopique

Le non-utopisme de l’imitation des dieux

Piété et théocratie

Foi et raison

Voies non-platoniciennes du « monde intelligible »

Raison et foi utopiques

Quel utopisme de l’immortalité de l’âme ?

Bonheur et immortalité comme existence continuée espérée

La rétribution espérée

Utopisme platonicien de la tolérance ?

Le non-utopisme des Lois

L’utopisme de la « paix de la foi »

Une cité pour les hommes sur terre

Le monachisme, utopisme platonicien ?

Communisme chrétien, communisme utopique et communisme platonicien

Différences

Référence platonicienne du communisme utopique

Conclusion

Bibliographie sélective

Index

Index des œuvres de Platon et de l'Utopie

Index des notions

Index des noms propres

Présentation de l'éditeur

Platon, père de l’utopie : la chose semble aller de soi. L’utopie, vaguement comprise comme idéal séduisant mais irréalisable, serait d’essence platonicienne. Cet ouvrage entend revenir sur ce lieu commun en prenant pour référence fondamentale l’Utopia de Thomas More, qui est à l’origine du genre littéraire et en fixe les traits : sont à proprement parler des « utopies » des descriptions détaillées de populations supposées exister actuellement, découvertes au terme d’un voyage, et dont la vie est structurée par des institutions parfaites. Quels « utopismes » peut-on alors trouver dans les Dialogues?

La différence ontologique apparaît immédiatement radicale. Alors que l’entreprise utopique présente par une description imagée une réalité parfaitement intelligible et existant de façon complètement empirique, l’ontologie platonicienne distingue ces trois moments. Et ainsi, ni les formes intelligibles, ni l’immortalité de l’âme, ni le rapport aux dieux ne peuvent être dits « utopiques », et pas davantage l’atopie socratique ou la liberté.

Il se trouve pourtant que l’enjeu est dans les deux cas humain et terrestre : c’est de la vie bonne, heureuse, sur terre et pour les hommes qu’il s’agit. En particulier, l’exigence platonicienne de la participation implique une relation complexe à l’utopie pour ce qu’en termes modernes on qualifie de révolutionnarisme et de réformisme.

Introduction de l'auteur

Dans L'Utopia de Thomas More et la tradition platonicienne (Vrin, 2007), l'auteur a

cherché à savoir ce que pouvait devoir aux Dialogues, et plus généralement à la tradition platonicienne, l'Utopia de More, ce qui pouvait justifier qu'elle présente sa cité parfaite, Utopie, comme l'« émule à présent platonicienne de la cité ». Dans son prolongement, notre propos est ici d'identifier dans le corpus platonicien les moments relevant de la logique propre de la philosophie de Platon qui pourraient être réinsérés dans une autre logique, en l'occurrence utopique, et dont l'Utopia donne le modèle. Nous convenons de les appeler « utopismes ». (p.9-10)

[...]

Particulièrement, quels utopismes peut-on ainsi trouver dans l'articulation des formes platoniciennes de l'imaginaire avec les thèses strictement argumentées et rationnelles qui constituent le fond des Dialogues ? (p.10)
lue le 12 décembre 2017

Critiques

par Karim Oukaci (LŒil de Minerve)